Du sable gris et chaud coule de mes pensées
jusqu’aux doigts.
Cette cendre de terre est ton existence en moi lorsque
tu n’es plus là.
Tout s’installe au confort de cette plage de temps, loin de
toi.
Pas de fleurs, peu de lumière, seule ta présence en
moi
m’éclaire et m’embaume.
Jeu du moment et de l’esprit dans un silence révélateur.
Ce n’est pas ce que tu disais qui me ramène à
toi,
c’est ta simple présence qui a marqué le souvenir.
Le grain doux du sable a repris son manège et volette au gré
de mon plaisir sur les dunes de nos peaux.
Pas de vagues, et toujours ce silence.
Je prépare mes rames, m’habille de chauds et imperméables
espoirs.
Les fines perles de brume se mêlent à la poussière
du sable.
Ce chemin au retour vers toi brille et crée le mouvement.
Je remonte ce courant d’amour.
Je sais maintenant que ce sont des mots,
absurdes et jamais réalisés.
Il reste que les feuilles mortes tombent en un tapis d’or
où se couche l’homme heureux.